La différence de rythme, une réalité ignorée

Qui n’a pas déjà observé au sein d’une même fratrie des différences dans certaines acquisitions basiques telles que la marche, la propreté ou le langage ? C’est un constat global et reconnu et pourtant, qui n’a pas entendu concernant son enfant, « il ne marche toujours pas ? »,  « il ne parle toujours pas ? », ou encore  « il n’a toujours pas commencé à aller au pot ? ». A l’inverse, trouver que son enfant est meilleur qu’un autre parce qu’il a commencé à marcher plus tôt ou à parler très vite. Ce genre d’attitude culpabilisante montre bien que la différence de rythme des acquisitions est niée par la plupart des parents.

Ce constat peut se retrouver aussi dans l’école traditionnelle de façon générale. En effet, elle attend des enfants des  performances, des aptitudes et des compétences communes. Elle ne semble pas s’adapter à cette réalité : le rythme des acquisitions peut varier d’un enfant à un autre. C’est un fait que les structures éducatives doivent prendre en considération pour amener l’enfant vers une logique de réussite. 

Le rôle du parent ou de l’éducateur, c’est bien de respecter ces différents rythmes pour ne pas brusquer l’enfant en devenir et pour ne pas nuire à ses apprentissages. Vouloir brûler les étapes à cause d’une pression sociale ou par comparaison est une attitude nuisible pour l’enfant. En espérant acquérir rapidement une compétence désirée par l’adulte, il risque de provoquer des effets contraires. 

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La pédagogie Montessori au cœur du rythme des enfants

Le travail de Maria Montessori montre qu’elle avait bien compris que les apprentissages dépendaient de ces différences de rythme et que l’éducateur avait un rôle important dans ce domaine ; cela passait avant tout par l’observation et la connaissance élargie de l’enfance et de l’enfant. Elle fait cette remarque judicieuse concernant les enjeux de prendre en compte le rythme de l’enfant :

« Ce qui manque, ce n’est pas le temps, c’est la patience. »

 La patience doit être, effectivement, le moteur dans l’acquisition des compétences et dans la progression de l’enfant.Cette patience est nécessaire face à un enfant qui se caractérise par une individualité qui lui est personnelle et un rythme qui lui est propre. 

Il faut lui laisser suivre ces deux composantes afin qu’il grandisse et se développe et qu’il puisse acquérir toutes les capacités nécessaires à sa vie future. Cependant, la pédagogie de Maria Montessori souligne que c’est son environnement qui doit l’y aider. C’est pourquoi, sa pédagogie est essentiellement basée sur l’exploitation de l’environnement par l’enfant.

Lorsqu’on se retrouve dans une classe d’inspiration Montessori, les enfants choisissent leur activité librement selon leur besoin et leur centre d’intérêt du moment. Et, on remarque ainsi que ces deux composantes vont être différentes d’un enfant à un autre. En effet, tandis qu’un enfant d’une même classe s’intéressera à tout ce qui touche le sensoriel, un autre portera son attention à ce qui est vie pratique ou encore un autre penchera vers la lecture et l’écriture. 

L’enfant a tout naturellement l’envie d’apprendre et possède une force qui le pousse vers sa croissance, c’est ce que développe Maria Montessori dans son ouvrage, l’esprit absorbant, aussi le rôle de l’éducateur ou du parent est-il de l’accompagner et de l’observer avec bienveillance  et donc de lui faire confiance dans ses aptitudes.

La méthode Kawkab au service du rythme de l’enfant

La méthode Kawkab est le fruit d’une observation de l’enfant dans le domaine de l’apprentissage de la lecture arabe, elle est donc naturellement centrée sur cette composante du respect du rythme de l’enfant.

Elle offre à l’enfant la possibilité d’acquérir des compétences selon son rythme et en amont de la lecture :

  • Les illustrations occupent une place importante et laissent place à la stimulation orale et imaginaire
  • Le volet auditif est tout aussi important : l’enfant peut à son rythme s’approprier les particularités sonores de la langue arabe
  • L’aspect visuel y est mis à contribution : l’enfant peut prendre le temps de se familiariser avec les formes des personnages qui correspondent à des lettres arabes et l’ancrer à son rythme dans sa mémoire personnelle
  • Les possibilités d’activités de manipulation et de jeux permettent à l’enfant de consolider à son rythme les particularités de chaque harf.
     
     

Le jeu fait partie des besoins naturels de l’enfant

Le jeu fait partie intégrante de la vie quotidienne de l’enfant. C’est un besoin naturel pour lui. Le jeu demeure important dans le processus de développement et d’épanouissement de l’enfant. En effet, c’est l’occasion pour lui de s’exprimer, de développer son imaginaire par des jeux d’imitations, des jeux de rôles, des jeux symboliques. C’est aussi pour lui le moyen de se dépenser, de s’affronter, de coopérer, de se dépasser par des jeux sportifs, des jeux d’adresse. Le jeu lui permet d’expérimenter sa créativité, son autonomie, sa capacité d’adaptation par des jeux à règles, des jeux d’enquêtes, des jeux de pistes. C’est aussi un formidable atout dans la construction de la pensée, de la logique, dans la structuration des capacités transversales, à travers les jeux d’assemblages, les jeux de stratégie.  Le jeu favorise les interactions sociales, l’estime de soi tout en ayant des effets thérapeutiques positifs qui permettent à l’enfant d’expérimenter la joie, le rire, le plaisir.

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Le jeu, un pilier de l’apprentissage

Ses bénéfices sont indéniables, les structures éducatives, à commencer par l’école, ont bien compris les enjeux d’intégrer les jeux dans les apprentissages. Pourtant ce ne fut pas si facile d’encourager cette pratique. Il n’y pas si longtemps Daniel Pennac, dans son roman Chagrin d’école, décrit avec finesse et humour son parcours scolaire chaotique en soulignant le fait qu’il y avait un certain fatalisme quant à sa situation de « cancre » et que de son point de vue on n’avait pas su faire ressortir son potentiel intellectuel car le système éducatif était trop centré sur les basiques. Autrement dit, l’école aurait dû passer par d’autres alternatives pour explorer ses aptitudes qui ne demandaient qu’à s’exprimer. C’est pourquoi, il y fait cette remarque à propos du jeu :

« Il faut savoir jouer avec le savoir. Le jeu est la respiration de l’effort, l’autre battement du cœur, il ne nuit pas au sérieux de l’apprentissage, il en est le contrepoint. »

Le jeu est bien un élément indispensable à l’apprentissage et ce dans un grand nombre de domaines.  L’enfant, quand il s’initie à des jeux dans son parcours d’apprenant, peut développer de nombreuses compétences qu’il saura mettre à profit pour continuer à apprendre et à comprendre le monde qui l’entoure.  Le jeu a l’avantage, que l’enfant passe par la répétition sans se lasser et il peut ainsi développer sa pensée et sa capacité à résoudre des problèmes. Les interactions sociales sont encouragées dans les situations de jeux, cela lui donnera l’occasion d’apprendre à exprimer ses idées. En assimilant des règles de jeux, il acceptera plus facilement la coopération avec ses pairs.

Enfin, le jeu fait appel aux capacités sensori motrices de l’enfant : il progressera dans sa motricité fine, dans son rapport à l’espace, aux formes, aux grandeurs, il sera de plus en plus à l’aise avec son corps et dans sa gestuelle.

Kawkab est une méthode qui tire profit des atouts du jeu en proposant des jeux qui vont consolider les premiers acquis du jeune enfant. Les jeux proposés dans les cartes nomenclatures vont permettre la mémorisation des houroufs et de leurs caractéristiques sonores en lui donnant la possibilité de répéter avec plaisir et motivation.

Kawkab, une nouvelle méthode ludique

Notre expérience au sein des différentes structures éducatives démontre qu’il y a une volonté de plus en plus croissante d’offrir aux jeunes enfants des supports riches et variés dans le domaine de l’apprentissage de la langue arabe. Nous le constatons aussi pour l’apprentissage de la lecture arabe. 

En effet, des supports pédagogiques adaptés à l’enfant et à son imaginaire commencent à voir le jour et certains ont déjà fait leur preuve. 

Ces ouvrages ont l’avantage d’être une source de motivation et de rassurer l’enfant par le biais d’une approche ludique sollicitant son imaginaire. 

La méthode Kawkab s’inscrit naturellement dans une démarche ludique axée sur la découverte des sons arabes. Elle propose un univers dynamique animé par deux enfants prénommés Lalou et Louly et par des personnages rigolos possédant des caractéristiques particulières. Ils accompagneront le jeune enfant durant le processus d’apprentissage. La présence de nos deux aventuriers sympathiques et de nos « ahroufs » vont permettre à l’enfant de développer un attachement sécurisant et de s’identifier ; ce qui lui permet de s’impliquer tout naturellement dans les différentes étapes d’apprentissage.

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Kawkab, une méthode adaptée au public francophone

C’est une méthode pensée pour le public francophone. Nous avons opté pour une mise en scène sonore, une histoire narrée à plusieurs voix, en français, qui sera l’élément déclencheur de tout le processus d’apprentissage. L’absence d’un récit écrit est une incitation à développer toute l’attention sur le volet auditif de la langue arabe. Nous souhaitons par ce choix, que l’enfant expérimente davantage le domaine de l’auditif. En effet, la langue arabe possède un univers sonore inhabituel pour l’enfant francophone et une diction particulière. Expérimenter cet univers sonore va l’aider à prononcer les sons dans de bonnes conditions.

Kawkab, une méthode immersive

C’est aussi et avant tout une méthode qui se veut immersive. Notre méthode utilise exclusivement la langue arabe dans l’apprentissage de la lecture. Ainsi, nous avons puisé dans la langue arabe pour nommer nos personnages qui représentent chaque lettre de cette langue. Ce choix pédagogique a le mérite de permettre à l’enfant de se familiariser avec la langue arabe tout en commençant l’apprentissage de la lecture. De plus, il pourra s’imprégner naturellement à travers le récit qui lui est conté oralement. Les habitants de la planète Kawkab utilisent en effet des expressions, des syntaxes en arabe. L’apprenant pourra répéter autant de fois qu’il le souhaite ces nouveaux mots, ces nouvelles expressions pour les mémoriser et ainsi enrichir son vocabulaire. 

En lui apportant une base lexicale, nous voulons lui donner aussi l’accès à la compréhension et l’inciter à développer des aptitudes dans ce domaine. En effet, comprendre, facilite l’acquisition des compétences de lecture, un point que de nombreuses pédagogies disponibles ne semblent pas développer. Bien que ces ouvrages soient ludiques et soient une source de motivation pour l’enfant (clé de la réussite en lecture), ils se focalisent un peu trop sur la technicité de la lecture. Il faut garder à l’esprit que l’apprentissage de la lecture possède un lien très étroit avec la compréhension de la langue.

Kawkab, une méthode interactive

Kawkab, de par son approche ludique, apporte une interactivité qui demeure un atout essentiel dans l’acquisition des compétences de lecture. Nous avons dit que chaque « harf » de cet ouvrage possède des caractéristiques particulières avec un son qui lui est propre. En effet, ils ont la forme d’une lettre arabe et une raison d’émettre le son. Prenons l’exemple de Shams, ce personnage qui représente un soleil, possède bien la forme de la lettre « shin » et fait le son « chchch » un son diffus et chaleureux. De plus, le nom de chaque « harf » commence bien par la lettre qu’il représente, donnant plus de cohérence à la méthode de Kawkab. Afin d’impliquer l’enfant dans la démarche de lecture et de lui donner l’envie d’apprendre à lire, la méthode puise dans la possibilité d’être actif dans l’exploitation de l’ouvrage : l’enfant a tout le loisir de revenir sur le récit audio, en appuyant sur des boutons prévus à cet effet afin de réentendre le nom des personnages et leur son.

Par ailleurs, le matériel prévu en supplément de l’ouvrage tel que les cartes nomenclature ou encore les figurines favorise l’interactivité avec l’enfant : plusieurs possibilités de mise en situation vont être proposées afin que l’enfant devienne actif dans l’apprentissage de la lecture.

Outre ces différentes possibilités, c’est une méthode  interactive qui appelle à la pluralité des sens. Or l’efficacité de la stimulation de plusieurs sens pour faciliter les apprentissages n’est plus à prouver.

Le toucher est particulièrement visé par le biais des figurines favorisant ainsi la relation entre la lettre et le son, l’acquisition des compétences phonémiques et aussi la production d’images mentales qui seront bénéfiques pour l’entrée en lecture.

Kawkab, une méthode progressive

Par ailleurs, la méthode Kawkab apporte une approche progressive en proposant plusieurs objectifs. En effet, l’apprentissage de la lecture arabe nécessite que l’on respecte certaines étapes :

  • Comprendre que le langage est découpé en phonèmes 
  • Associer les graphèmes et les phonèmes
  • Assembler les phonèmes pour former des syllabes puis des mots
  • Lire des mots, puis des phrases
     
     

C’est pourquoi plusieurs volumes seront proposés pour aider l’enfant à s’aventurer dans chaque étape de l’acquisition de la lecture. 

Kawkab est une méthode riche, stimulante qui apporte une variété de bénéfices à l’apprenti lecteur et qui surtout donne du plaisir à l’enfant dans son entrée en lecture, plaisir nécessaire dans ce long périple à la recherche des trésors de la langue arabe.